Trash Pixel est un instantané reportage, L'artiste s'inspire et revendique l'héritage du Pop-art et du Néo Pop Japonais (Manga etc...). Sa technique s'apparente plus à du sampling, les images sont prises sur internet, ici le pixel est traité comme de la matière brute et reste sensuel. Il tente de désacraliser la machine et de revenir à la base du traitement de l'image, prendre tout visuel de toute origine, dans n'importe quel format et le mélanger à ses esquisses brutes, imprimables dans n'importe quelles dimensions. N'utiliser qu'un seul filtre et prendre à contre-pieds tout se qui se fait en matière de "haute définition". Le point de départ du concept Trash Pixel part d'une réflexion sociale et spirituelle. Il traite des "mass media" et de "l'image triomphante", de leur influence, de leur interconnexion, de leur rôle grandissant face à la solitude de l'artiste qui doit sans cesse digérer l'information et la profusion de visuels de toute sorte. Les produits, la publicité, l'information ne sont devenu qu'"un", il est devenu difficile d'identifier les différences qui existent entre eux. Ce "mélange des genres" est devenu le vecteur de la religion, de la violence, du sexe et de l'argent... De nouvelles mythologies naissent, de nouveaux dieux, de nouvelles sectes, de nouveaux intégrismes... L' homme veut devenir maintenant éternel, nos enfants sont des stars, les produits sont devenus des "Dieux", nous cachons nos différences, nos handicaps. Le point de départ visuel et plastique concerne le dédoublement du Dieu et de sa représentation, de l'idole, factice, rappel d'un souvenir lointain : pendant des siècles l'art a été religieux (le Caravage, Le Titien, Michel-Ange etc..). Effet miroir qui tend à déplacer le point de vue, redondance du fond quand l'image se veut profonde, légère ou critique. Il Place l'artiste au coeur des préoccupations de notre temps, au milieu d'un rapport conflictuel "Occident" / "Orient" sur fond de religion et d'intégrisme, de prise d'intérêts et de pouvoir ; cet antagonisme a remplacé la Guerre froide et a déplacé les conflits sur le terrain de la guérilla et des attentats. Les icônes sont comme au "temps du Pop Art", les acteurs, mais aussi les chanteurs, les hommes politiques, les sportifs, les mannequins, les produits ... Les saturations de couleurs sont là pour rappeler le vitrail et mettre en lumière une vision du monde qui augmente son potentiel subversif. Une lecture perceptible des codes graphiques, des logos, des marques, des guerres, des croyances et du devenir. L'artiste est plongé dans le zapping permanent. Vont venir en surimpression, les symboles de la croix et du dollar, avec le même soucis du dédoublement. Ils interviennent sur chaque déclinaison de l'oeuvre, comme les symboles forts de notre appartenance occidentale. Comme des symboles simples et fédérateurs. Sont venu ensuite, les "impacts", comme des explosions, car le deuxième temps fort de la série traite des attentats, des accidents, des disparitions, des catastrophes. Cela va influer tous les visuels, ces impacts vont se retrouver presque partout comme des ondes de chocs. Tous ces signes sont répétés méthodiquement, inlassablement (car répétés sans cesse dans les médias). Le troisième temps fort de la série est traité dans des suites de tableaux "Faits Divers" : la série des visuels traitant du 11 septembre, les premiers pas sur la lune, crash d'avions, attentats, etc.... Chaque élément, faisant partie d'un tout raconte une histoire, pourrait être le début d'un livre ("un roman graphique"), d'un film, d'un documentaire ou d'un article people. L'idée étant que chaque oeuvre (autonome mais liée) dispersée en différents endroits continue à exister comme partie d'un tout. Enfin, l'artiste signe chaque oeuvre d'un "New" quelque chose, sorte d'accroche virtuelle, slogan improbable, accroche d'une campagne publicitaire inventée... Il veut jouer le décalage et l'ironie, c'est du domaine du jeux. Ce qui est "Nouveau" est déjà obsolète, éphémère, relatif et dérisoire, c'est le symbole même de l'évolution de l'homme moderne, vivant dans un monde anxiogène, sans possibilité de latence ni de construction positive, sans vision d'avenir. Ses artistes de références sont : Warhol, Johns, Basquiat, Rotko, Tapies et plus actuels : Laurette, Lavier, Cattelan, Gilbert et George, Pierre et gilles, Gursky. L'artiste n'oublie pas l'ironie et l'humour, le sourire, dans le décalage permet le recul nécessaire à l'oeuvre.